26.9.14

Un reportage qui dénonce les agissements nocturnes de bédéastes amateurs parisiens, qui ont des "projets pharaoniques" ou fabriquent des "malicieuses saynètes"... Des cramés de la case quoi

Atelier de bande dessinée

 

 

Christian, Yannick, Maud, Mathilde, Alexandrine et Jean-Daniel sont concentrés ; qui sur une esquisse, qui sur sa planche, qui sur un texte. Il y a là de l’encre de Chine, de l’aquarelle, des crayons de couleurs et, dans un coin, une table lumineuse, un ordinateur, un scanner. « L’idée, c’est de se faire plaisir en dessinant et en racontant des histoires » commence Claude Plumail qui anime l’un des 2 ateliers consacrés à la BD par Paris-Ateliers.

Un minimum en dessin est donc requis, même si un bon potentiel peut pallier les limitations techniques. « Moi, j’ai des problèmes de perspective, confirme Alexandrine, mais je peux faire sans car c’est un medium assez souple ». De la souplesse, mais dans un cadre bien défini. « Il y a un protocole pour réaliser une planche de A à Z », précise l’intervenant. La BD c’est assez complexe, il faut faire vivre des personnages, leur donner des expressions, les faire évoluer dans des décors, maîtriser leur mise en scène... « Il est question de rythme, de cadrage, ça ressemble au cinéma » constate Maud. « Au début, on a déjà du mal à faire en sorte que le personnage se ressemble d’une case à l’autre ou alors on a des supers textes mais plus de place dans la case ! » se souvient Yannick.

Maud est arrivée à l’atelier avec l’histoire de la vie de sa grand-mère. « J’avais des interviews, des idées, beaucoup de matière et… j’étais perdue ». Claude Plumail la guide dans ce projet quelque peu… pharaonique ! Créer toute une BD, c’est long. « Un professionnel fait en moyenne un album de 46 pages par an » explique l’intervenant. Régularité, discipline, méthode, c’est ce que tous sont venus chercher ici. « On se retrouve même pendant les vacances pour dessiner » confie Yannick. Lui dessine des strips humoristiques, un format anglo-saxon. « Avant, j’épuisais vite mon sujet, maintenant je fais un strip par séance. L’univers réaliste de Claude n’est pas le mien mais avec lui, j’ai trouvé mon trait, mon ton ». C’est exactement l’ambition de Jean-Daniel qui a rejoint l’atelier cette année.

Beaucoup sont tombés dans la bande-dessinée quand ils étaient petits. Mathilde, par exemple, qui travaille sur un roman graphique et Christian qui consacre ses week-ends à une planche de science-fiction. « En 6 ans, résume-t-il, j’ai appris à construire mes planches, à écarter un dessin qui ne sert pas l’histoire, à être plus lisible ». Soudain, tous lèvent la tête pour un rapide échange. Explications d’Alexandrine : « la bande-dessinée est une pratique solitaire et l’atelier crée de l’émulation. Et puis, on est devenus amis ». Devant elle, des textes épars qu’elle remet au propre mais, pas trop. « Je m’interdis la gomme. Mon but c’est de faire sale parce que je suis maniaque », plaisante-t-elle, avant de replonger dans l’une de ses malicieuses saynètes.

Lien vers l'article ici : http://www.paris-ateliers.org/actualites/atelier-de-bande-dessinee/

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